Réforme des retraites : mobilisons-nous !

mercredi 11 janvier 2023, par Attac France

La Première ministre vient de présenter le projet de réforme des retraites visant à reporter l’âge légal de la retraite à 64 ans avec allongement accéléré de la durée de cotisation.

À rebours de l’opinion publique et de toutes les organisations syndicales et associations investies sur le terrain social et écologique, le gouvernement s’obstine à imposer une réforme injuste et injustifiée. Mobilisons-nous !

La réforme des retraites annoncée par Mme Borne est injustifiée, car il n’y a aucune urgence financière et le système de retraites n’est pas en danger ainsi que l’indique clairement le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites (COR). Le COR a en effet bien établi que, dans le pire des cas, le déficit du système de retraites s’élèverait entre 12 et 15 milliards dans une décennie, soit pas plus de 4 % du total des pensions. Il ne nécessiterait donc qu’une hausse très faible du taux de cotisation, entre 0,8 et 1 point étalé sur la décennie pour le couvrir.

Selon le gouvernement, la hausse de l’espérance de vie nécessiterait de travailler plus longtemps. Mais comment un allongement de cette espérance de vie d’un an durant les douze années dernières pourrait-il justifier un recul de trois ans de l’âge de la retraite et faire ajuster celui-ci précisément à l’espérance de vie en bonne santé qui ne dépasse pas 65 ans ?

Cette réforme est par ailleurs injuste car elle va peser avant tout sur les plus précaires et les plus mal payées. Celles qui auront commencé à travailler tôt, par exemple à 18 ans, devront attendre l’âge de 67 ans, bien qu’ayant cotisé pendant la durée requise de 42 ou 43 ans, pour faire valoir leur droit à la retraite à taux plein. Le dispositif de retraite anticipée pour carrières longues est conservé, mais l’âge de départ est rallongé de 2 ans. Elle frappe de plein fouet les catégories populaires qui ont une espérance de vie inférieure et exercent des métiers à la pénibilité non reconnue.

La réforme va prolonger la période de précarité de nombreux seniors qui peinent à retrouver un travail avant leur retraite. Le gouvernement entend augmenter la durée du travail alors qu’il y a plus de 5 millions et demi de chômeur·ses dans notre pays. Et alors que la proportion de personnes de 60 à 62 ans n’étant ni en emploi, ni en retraite est de 28 %. Le projet du gouvernement va donc accroître les dimensions du sas de pauvreté, dans lequel il faudra se contenter du RSA ou d’une autre allocation pour avoir enfin une retraite à taux réduit.

La dureté de ce projet se vérifie encore avec le sort réservé aux femmes et à celles et ceux qui auront eu des carrières hachées. Aucune compensation n’est prévue aux conditions d’emploi déplorables que l’économie leur aura réservées. Et que dire de la promesse de porter le minimum vieillesse à 1200 euros (85 % du Smic environ) pour une carrière complète qui aurait dû être tenue depuis la loi de 2003 et jamais appliquée. Monsieur Macron prévoie-t-il un effet rétroactif ? Non, il n’envisage de l’appliquer que pour les futur.es retraité.es !

La grossièreté de ce projet est à son paroxysme concernant la prise en compte de la pénibilité. Faisant bloc avec l’intérêt du patronat, le gouvernement entend limiter au maximum une véritable mesure de la pénibilité dans beaucoup de corps de métier, ne proposant que des mesures de prévention aux effets difficiles à mesurer.

Cette réforme s’inscrit dans la stratégie du gouvernement, exprimée sans fard auprès de l’Union européenne, de diminuer les dépenses publiques et sociales. Avec pour objectif de rassurer la Commission européenne et le FMI, de compenser les cadeaux fiscaux aux plus riches et de développer les retraites par capitalisation. Elle entre en cohérence avec la réforme de l’assurance chômage, l’obligation de soumettre au travail forcé les bénéficiaires du RSA et l’obligation de payer une partie de la formation continue.

Renforcer notre système de retraites suppose au contraire des mesures de progrès : augmentation des salaires, réduction du temps de travail, augmentation du taux d’emploi des femmes et des séniors, véritable prise en compte de la pénibilité et augmentation progressive des cotisations.

Attac soutient un autre choix de société que celui du gouvernement : celui de l’émancipation, de la justice et de la solidarité. Travaillons moins longtemps, tous et toutes, pour vivre mieux, remettons en cause le modèle productiviste et consumériste capitaliste ! Nous participerons à toutes les mobilisations sociales et citoyennes pour faire échec à un projet aussi anti-social qu’anti-écologique.

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