Né·e·s en 1975 et après : des retraites très faibles sur une planète dévastée ?

Le gouvernement a enfin dévoilé le 11 décembre son projet de réforme du système de retraite. La réforme qu’il tente d’imposer est néfaste pour notre avenir et ne fait absolument pas sens dans notre société.

Le gouvernement diminuera les pensions et allongera le temps de travail : à budget constant alors que le ratio actifs/retraités diminue, les retraites seront calculées sur toute la carrière plutôt que sur les meilleures années ou mois, et l’âge légal de départ sera reculé. Alors que les données générales assurent d’une baisse généralisée des pensions, le pouvoir cache le montant exact des diminutions pour empêcher les oppositions. En effet, comme l’explique l’économiste d’Attac M. Harribey, le gouvernement souhaite « bloquer les ressources consacrées à nos retraites à leur proportion actuelle, soit 14 % de la richesse nationale. Or le nombre de personnes de plus de 65 ans va augmenter de plus de 6 millions d’ici 30 ans. Un nombre croissant de personnes qui se partagent une même part du gâteau, ça fait moins de gâteau par personne. »

Cette réforme correspond aux intérêts des fonds de pension et des plus riches. Si le système par répartition est ainsi affaibli, c’est pour favoriser celui par capitalisation : celles et ceux qui ont assez pour investir dans des fonds de pension compenseront largement les pertes du système général. Les autres, l’écrasante majorité, seront contraints à l’appauvrissement prévu par la réforme ou prendront le risque de placer sur des marchés financiers, où les crises font disparaître des décennies d’économies.

Une réforme encore pire pour les jeunes

Le gouvernement voudrait appliquer la réforme à partir de la génération née en 1975. Or, les plus jeunes générations sont déjà les plus précaires, étudiants comme jeunes travailleurs. Avec l’enchaînement des contrats courts (pour les 15-24 ans, passant de 17% en 1982 à 54 % en 2018 ), les carrières hachées (l’âge moyen du premier CDI est désormais autour de 30 ans), la situation économique actuelle engendrera mécaniquement un décalage du départ à la retraite après 64 ans pour avoir une pension digne. Car avec l’âge pivot à 64 ans (décote avant et bonus après), nous serons tous perdants, et amenés à travailler plus longtemps. Et pour ceux qui se rassurent avec les « 1000€ minimum de pension » : ce minimum sera accordé à l’âge dit « du taux plein », qui serait donc de 64 ans au début de la mise en œuvre du système (et qui ensuite est appelé à augmenter). C’est-à-dire deux ans plus tard que la disposition de minimum actuelle, qui n’est d’ailleurs même pas appliquée.
Leur pension sera donc en moyenne plus faible que celle de leurs parents !
Cette injustice générationnelle touchera durement les plus précaires - et plus nombreux - des générations nées après 1975.
Mais cette réforme n’est pas encore actée si les jeunes se bougent ! Car l’action collective est la seule manière de l’empêcher.

Que faire ? Attac Campus propose aux jeunes d’Attac de s’impliquer, de diverses manières, dans le mouvement social en cours.

Voici quelques premières idées :

• > rédaction d’une tribune
• > coopération avec Nos retraites et autres collectifs/partis/organisations
• > communication sur les réseaux sociaux
• > Affiche et texte d’intervention dans les amphis

Si tu es intéressé·e, contacte-nous en écrivant à contact-attac-campus@attac.org. Le groupe d’Attac Campus ou le Comité Local le plus proche te proposera des initiatives dans lesquelles t’engager.