Les Possibles Revue éditée à l’initiative du Conseil Scientifique d’Attac

 
 

No. 31 Printemps 2022

 
 
 
 
 

Culture ou barbarie : le commerce n’a pas tenu ses promesses de mœurs douces

par Jean-Marie Harribey

En envahissant l’Ukraine et en déclenchant une guerre faite de crimes atroces, de destructions totales et d’asservissement mental de son propre peuple, Poutine a étendu sa palette d’ignominies qu’il avait inaugurées en Tchétchénie, Géorgie, Crimée et Syrie. La nouveauté est qu’il se trouve confronté, d’une part et surtout à une résistance héroïque de la population ukrainienne, et d’autre part à une contradiction en miroir de celle que connaissent les États-Unis et l’Europe. La Russie doit vendre (on pourrait dire à tout prix) son gaz, son pétrole et son blé à ceux-là mêmes qui ont absolument besoin de les lui acheter.

 
 
 

Dossier : Extrême droite et dérive autoritaire

Z. ou le spectre du passé

par Michèle Riot-Sarcey

L’ascension soudaine du journaliste du Figaro, Éric Zemmour, auprès d’un électorat de bourgeois parvenus à une certaine aisance, s’explique largement par la présence d’une opinion, bien ancrée sur le sol national, en train de perdre ses repères et qui rêve d’une France mythique. Que cet électorat cherche à conserver ses privilèges ou aspire à maintenir sa part de pouvoir, réel ou symbolique, il n’hésite pas à s’associer à des groupes de nervis uniquement guidés par la haine de l’autre, quel qu’il soit.

 

Zemmour : De quoi le retour de Pétain est-il le nom ?

par Robert Hirsch

Une des principales nouveautés de la campagne présidentielle réside dans l’émergence spectaculaire d’Éric Zemmour. Et d’une extrême droite qui assume Vichy, plus ouvertement même que Jean-Marie Le Pen. À rebours de la « dédiabolisation » mariniste.

 

L’extrême droite, c’est la gangrène...

par Samy Johsua

Devant le déplacement de l’ensemble du champ politique vers les thèmes chers à l’extrême droite, il nous paraît important de faire un point synthétique des principaux courants d’extrême droite : l’organisation jusqu’à présent dominante et supposée se rapprocher de l’acceptable qu’est le RN, la montée en puissance d’une nouvelle force derrière le tribun Éric Zemmour. Nous ne visons pas une étude exhaustive du sujet, mais proposons une articulation entre ces divers points.

 

Un décryptage des programmes de l’extrême droite

par Les Économistes atterrés

Cette note propose une analyse des programmes des deux principaux partis d’extrême droite (Rassemblement National et Reconquête) pour la présidentielle d’avril 2022.

Elle montre que ces programmes présentent de nombreux traits communs. On peut qualifier leurs propositions économiques de « néolibérales-nationalistes », puisqu’elles servent les intérêts des ménages aisés et des entreprises tout en se réclamant d’un « patriotisme » économique tourné contre les étrangers. Leurs propositions sociales ou sociétales sont quant à elles marquées par les obsessions de la « sécurité » (allant jusqu’à des formes de contrôle idéologique) et de la lutte contre l’immigration, ainsi que par l’absence totale de mesures concernant l’environnement.

 

La place des classes et quartiers populaires dans le processus de fascisation

par Saïd Bouamama

La présence aux présidentielles de deux candidats dits d’extrême droite, cumulant à eux deux autour d’un tiers des intentions de vote selon les sondages successifs, souligne les succès grandissants de ce camp politique depuis plusieurs décennies dans le combat pour l’hégémonie culturelle. La reprise par d’autres candidats de concepts issus de la matrice et de l’axiologie fascisantes (grand remplacement, péril migratoire, etc.) renforce ce diagnostic d’une mutation conséquente des rapports de force idéologiques.

 

L’expertise des quartiers populaires sur le racisme structurel : Éléments pour une philosophie de terrain

par Christiane Vollaire

Je partirai de ce qu’il y a de commun entre extrême droite, autoritarisme politique et fascisation du pouvoir. À savoir l’usage de la contrainte, pleinement assumé comme déterminant du rapport de pouvoir. C’est précisément ce qui distingue un système idéologique essentiellement répressif (qu’on le définisse à partir d’un curseur politique, d’une méthode ou d’une historicité) de systèmes idéologiques qui, même en utilisant la répression, ne peuvent pas revendiquer le recours à la violence comme fondement idéologique.

 

L’extrême droite moderne en Allemagne : Entre conservatisme radical et droite raciste

par Gerd Wiegel

Avec la montée du parti « Alternative für Deutschland – AfD » (Alternative pour l’Allemagne), le système politique allemand connaît depuis 2013 une tendance qui existe dans des pays comme la France, l’Autriche ou l’Italie dès la fin des années 1990. Les partis d’extrême droite se modernisent, se séparent des contenus idéologiques et politiques démodés de la droite néofasciste, sans pour autant abandonner au fond le cadre de la pensée de l’extrême droite.

 
 
 

Débats

La gestion et le financement actuels des GE et ETI face à une bifurcation radicale

par Patrice Grevet

Ce texte propose à la discussion une thèse : une bifurcation sociale-écologique radicale ne peut progresser, au-delà de circonstances de départ, sans inclure de profonds changements dans la gestion et le financement des grandes entreprises (GE) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). La proposition est de sortir la gestion et le financement de ces entreprises des buts du capital, de les orienter vers des buts sociaux-écologiques dans le cadre d’une planification démocratique multi-niveaux, de mettre en œuvre un nouveau type de validation ex ante de leurs activités par un pôle bancaire socialisé. L’accent est mis sur le caractère crucial du choix démocratique des critères de gestion et de financement des GE+ETI. Le texte débouche sur la question du pouvoir dans ces entreprises passant de la férule actionnariale à la démocratie.

 

Une filière électronucléaire quasi verte, durable, relativement peu coûteuse ? Discutons-en !

par Pierre Masnière

En préambule, voici quelques chiffres concernant les consommations d’énergies dans le monde et dans l’UE, la contribution de l’électricité, ainsi que la contribution des émissions de CO2 dues plus spécifiquement à la production d’électricité.

 

Les scénarios énergétiques en débat,
Suite de la discussion avec Philippe Quirion et Behrang Shirizadeh

par Jacques Rigaudiat

Dans le numéro 30 de cet Hiver 2021-2022 de la revue Les Possibles, Philippe Quirion et Behrang Shirizadeh (PhQ&BS) apportent des réponses aux remarques critiques que j’avais adressées dans le numéro précédent de la même revue à trois scénarios énergétiques, dont leur travail paru en 2020 sous le timbre du CIRED. Puisque, comme moi, ils y appellent à un large débat, je reviens à mon tour brièvement sur les trois points qu’ils estiment problématiques dans mes remarques.

 

Réponses aux deux commentaires de Jean-Marie Harribey et de Pierre Khalfa

par Jacques Bidet

Les Éditions du Croquant ont organisé le 28 janvier 2022 un webinaire autour du livre de Jacques Bidet. L’auteur et l’éditeur avaient sollicité Jean-Marie Harribey et Pierre Khalfa pour discuter ce livre. Le texte de Jean-Marie Harribey « Sur le livre de Jacques Bidet L’écologie politique du commun du peuple » se trouve sur son site. Celui de Pierre Khalfa se trouve sur son blog de Médiapart : « À propos du livre de Jacques Bidet L’écologie politique du commun du peuple ». Jacques Bidet apporte ici ses réponses à l’un et à l’autre.

 

Recension du livre d’Attac “Macron : On fait le bilan”

par Gilles Rotillon

Voilà un petit livre qui devrait être lu par le plus grand nombre en cette période pré-électorale, où les sondages montrent la difficulté des électeurs à choisir entre les différents candidats et où l’abstention semble une nouvelle fois devoir battre des records. La plupart n’ont que des programmes qu’il est toujours difficile de prendre pour argent comptant, l’histoire montrant qu’ils ne sont que très rarement mis en œuvre une fois l’élection gagnée, ce qui rend largement vain leur examen détaillé.

 

Recension de Résistances africaines à la domination néo-coloniale

par Claude Serfati

L’Afrique regorge de ressources naturelles et dispose de capacités humaines exceptionnelles. Elle cumule pourtant les tragédies alimentaires, sanitaires, environnementales et demeure le continent sur lequel prospèrent les guerres sans fin et les régimes autocratiques souvent installés et toujours soutenus par les anciennes puissances coloniales. Depuis les années 1990, les économistes de la Banque mondiale imputent le sort des Africains à des défaillances internes qu’ils qualifient de « mauvaise gouvernance ». En somme, les pays du Continent n’ont pas su prendre le « virage » de la mondialisation et ne peuvent donc en récolter tous les bénéfices.

 

Le radeau de la Méduse ou le naufrage du vieux monde

par Jean Noviel, Daniel Rome

Les connivences du pouvoir politique et financier aux affaires du vieux monde témoignent chaque jour de leur mépris pour les populations et la démocratie. Partout, la nostalgie impérialiste de la domination s’impose comme sauvetage de la mondialisation sauvage. Ne laissons pas le saccage et la peur nous plonger en eaux troubles et relisons plutôt « Le radeau de la Méduse » du génial Géricault.

 
 
 

Numéro 31 - printemps 2022

 
 

Attac, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris

Directeur de la publication
Jean-Marie Harribey

Secrétariat de la rédaction
Isabelle Bourboulon, Edgard Deffaud, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Éric Le Gall, Christiane Marty, Pascal Paquin, Dominique Plihon.

Responsables techniques
Edgard Deffaud, Serge Gardien, Éric Le Gall, Pascal Paquin, Rémi Sergé, Valentin Drean

Comité éditorial
Sylvie Agard, Christophe Aguiton, Verveine Angeli, Paul Ariès, Geneviève Azam, Daniel Bachet, Jacques Berthelot, Catherine Bloch-London, Martine Boudet, Isabelle Bourboulon, Thierry Brugvin, Thierry Brun, Alain Caillé, Claude Calame, Christian Celdran, François Chesnais, Francoise Clement, Pierre Concialdi, Jacques Cossart, Annick Coupé, Thomas Coutrot, Christian Delarue, Vincent Drezet, Cédric Durand, Guillaume Duval, Mireille Fanon-Mendès-France, Daniel Faugeron, David Flacher, Fabrice Flipo, Pascal Franchet, Bernard Friot, Jean Gadrey, Susan George, Jérôme Gleizes, Gérard Gourguechon, André Grimaldi, Janette Habel, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Esther Jeffers, Isaac Johsua, Pierre Khalfa, Serge Le Quéau, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Gus Massiah, Antoine Math, Dominique Méda, Georges Menahem, Pascal Paquin, René Passet, Évelyne Perrin, Dominique Plihon, Thierry Pouch, Daniel Rallet, Jean-Claude Salomon, Catherine Samary, Denis Sieffert, Vicky Skoumbi, Jean-Louis Sounes, Daniel Tanuro, Bruno Tinel, Michel Thomas, Jean Tosti, Éric Toussaint, Stéphanie Treillet, Aurélie Trouvé, Patrick Viveret

Contact avec la revue et soumission d’articles
Les propositions d’articles nouveaux ainsi que les contributions répondant à des textes publiés dans les numéros précédents de la revue doivent être adressées au secrétariat de la revue : revue-cs-secretariat@list.attac.org
La revue a noué un partenariat avec Mediapart à travers une « édition » créée sur son site. À chaque parution trimestrielle de la revue, un des articles sera mis en ligne sur Mediapart.

 
 
 

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