De septembre à novembre, de la défense du climat à la lutte contre les multinationales

, par Attac France

Après les marches, grèves et actions pour le climat de l’année 2018-2019, la rentrée de septembre est l’occasion d’une nouvelle séquence de mobilisations.

Toutes les infos locales sur ces mobilisations peuvent être envoyées à ecologie-societe-contact@attac.org

Contexte général

Un an après la démission de Nicolas Hulot, les mouvements pour le climat se sont développés tout au long des 12 derniers mois, en France et dans de nombreux pays. A côté des marches pour le climat, la mobilisation de la jeunesse, et le succès médiatique de Greta Thunberg, ont donné lieu à plusieurs grèves pour le climat principalement chez des lycéen·ne·s, même si en France cette dynamique reste encore fragile. Un mouvement de désobéissance et d’actions déterminées a également pris de l’ampleur au cours de l’année 2019, notamment autour d’Extinction Rebellion, organisation créée récemment et présente dans plusieurs pays. Le syndicalisme est également percuté par ces mouvements et souhaite désormais s’impliquer plus fortement dans les mobilisations pour le climat : si l’implication de Solidaires et de la FSU sont relativement anciennes, la CGT affiche désormais cette même volonté, phénomène qu’on constate également dans les syndicats d’autres pays.

Le contexte est aussi marqué par la volonté d’Emmanuel Macron d’apparaître sur la scène internationale comme un défenseur du climat – ce fut particulièrement le cas lors du G7 sur la question de l’Amazonie -, tandis que sa politique intérieure ne brille pas par sa détermination à mener une transition écologique ambitieuse. Néanmoins, des choses évoluent, comme le montre l’engagement – qui reste à confirmer – de la Banque Européenne d’Investissement à ne plus financer les projets liés aux énergies fossiles.

Par ailleurs, une convention citoyenne sur le climat réunissant 150 personnes tirées au sort va être installée début octobre 2019. Si le principe des conventions citoyennes n’est pas à écarter, il est possible que le gouvernement utilise celle-ci comme une diversion lui permettant d’enjamber le débat budgétaire en essayant de masquer son action nocive derrière les habits neufs d’une instance participative. Puissent les membres de cette convention, pour ne pas délégitimer cet outil démocratique, être en mesure de ne pas accepter le cadrage trop étroit et insuffisamment ambitieux fixé par le gouvernement qui revient à procrastiner et à hypothéquer les objectifs de long terme. 

Enfin, l’ONU organise le 23 septembre un sommet « Action climat » censé mettre en œuvre les politiques pour répondre aux objectifs de l’accord de Paris de 2015.

C’est le moment

Le contexte sera en effet difficilement plus favorable qu’il ne l’est à la construction d’un mouvement suffisamment fort pour inverser les rapports de force, et enfin parvenir à des politiques climatiques ambitieuses. Les mobilisations de la jeunesse portent en germe l’émergence d’un sujet collectif de transformation sociale. Les grèves du climat n’ont pas encore atteint leur apogée, et continuent pour l’heure de rassembler largement au-delà des cercles convaincus. Les incendies en Amazonie, Afrique tropicale ou encore en Sibérie, de même que, d’une manière générale, l’ensemble des impacts du dérèglement climatique, débouchent par ailleurs sur une conscience accrue et diffuse de la réalité du problème (même si les responsables ne sont pas pointés du doigt). Enfin, les revendications telles que le Green New Deal peuvent laisser espérer que le débat politique se structure autour de propositions portées depuis la gauche, après trois décennies où les thèses néolibérales jouaient ce rôle.
 

Préparer les mobilisations de l’automne

Dans ce contexte, des mobilisations internationales pour le climat sont prévues en septembre, qui seront suivies en octobre des mobilisations impulsées par la campagne européenne "stop impunité" https://stopisds.org/fr/. Il s’agit pour Attac de lier les différentes dates autour de la dénonciation de la nocivité des multinationales et des accords de libre-échange.

Le cadre inter-organisations (qui regroupe notamment Attac, les Amis de la Terre, Alternatiba-ANV Cop21, Solidaires, les Citoyens pour le Climat, Youth for climate…) a décidé de deux dates de mobilisation, à ajuster selon les contextes locaux : le 20 ou le 21 septembre sous l’intitulé « Climat, justice sociale : mobilisation générale ». A Paris, la mobilisation portera sur les deux jours.
 
L’appel unitaire est à lire ici.
 
Le vendredi 20 septembre sera une journée de mobilisation internationale ; d’une part des jeunes au travers de l’appel de Greta, d’autre part des travailleurs et travailleuses, suite à l’appel de nombreux syndicats dans le monde (Afrique du Sud, Allemagne, etc...) ; en France la CGT et la FSU appellent à se mobiliser, et Solidaires propose qu’il y ait un appel unitaire à la grève.

Le samedi 21 septembre est porté, entre autres, par Alternatiba et les Amis de la Terre. Mais une tribune publiée dans Reporterre signée par de nombreux collectifs Gilets Jaunes, plusieurs groupes Extinction Rebellion et Youth For Climate, le comité Adama, des Gilets Noirs (entre autres) interpellent les mouvements écologistes et leur proposent de marcher ensemble à Paris (et possiblement dans d’autres villes) en suggérant différentes modalités d’action commune. L’inter-orgas climat répond positivement à cette interpellation, dans la mesure où l’on parvient à se mettre d’accord sur des modalités d’action ; des rencontre ont lieu pour voir ce qui peut être fait. Si cela concerne en particulier la région parisienne, ce type d’initiatives peut exister dans d’autres villes.

Objectifs

Pour Attac, il s’agit de prendre part à une mobilisation dans la durée, avec plusieurs objectifs :

  • Enjeu particulier de favoriser la mobilisation de la jeunesse : informations auprès des lycéen·ne·s et étudiant·e·s, soutien aux éventuels blocages de lycées… Rien ne permet encore de dire que la mobilisation sera massive, et nous avons besoin d’actions massives, de façon à permettre un premier engagement de centaines de milliers de personnes, et en particulier de jeunes, en défense du climat. Ces actions massives doivent se conjuguer avec des actions plus déterminées (désobéissance…), notamment au moment de la semaine de la rébellion impulsée par Extinction Rebellion début octobre.
  • Parallèlement à cet objectif de massification du mouvement, nous souhaitons contribuer à faire converger et agir ensemble les mouvements écolos et les mouvements sociaux, anti-discriminations, anti-répression, de sans-papiers, etc. La tribune de Reporterre évoquée plus haut est un signal positif en ce sens, et nous travaillons à ce que cela se concrétise par des actions communes. Au-delà du mois de septembre, il nous faut pouvoir donner des bases politiques à cette unité.
  • Sortir du simple discours d’alerte ou de l’interpellation du pouvoir, en articulant résistance, désobéissance, revendications, alternatives : ne lâchons pas les décideurs politiques et économiques, plus prompts à parler en l’air que changer quoi que ce soit de fondamental. Le rôle d’Attac dans la production d’analyses sur le capitalisme vert, le rôle des multinationales, la réalité des politiques menées par les États est à ce titre d’autant plus important.
     

Le matériel à disposition

Rappel du calendrier

Ainsi, le calendrier est à adapter en fonction des réalités et des initiatives locales, au travers des collectifs locaux existants, mais pour résumer, on peut fixer le calendrier suivant :

  • 14 et 15 septembre : une vingtaine de militantes d’Attac se formeront aux côté de la compagnie militante étatsunienne The Bread and Puppet Theater. Ensemble, ils et elles imagineront et créeront des marionnettes géantes dans le but de réaliser une parade pour le climat lors des mobilisations de fin septembre. Les techniques expérimentées à cette occasion, qui utilisent des matériaux récupérés, pourront servir par la suite pour d’autres mobilisations.
  • 20-21 septembre : deux journées de mobilisations pour le climat, la première étant particulièrement axée en direction de la jeunesse. Pour Attac, il est important de prendre localement des initiatives pour populariser ces mobilisations, notamment auprès des lycéennes et étudiantes.
  • 11-19 octobre : semaine d’action au moment de la session de négociations de l’ONU pour un traité contraignant sur les multinationales ; Attac s’est fixé comme objectif de mener 50 actions dans le cadre de la campagne « Stop à l’impunité des multinationales » samedi 12 octobre. Cela aura lieu en même temps que la semaine de la rebellion, menée par Extinction Rebellion, qui commencera le 5 octobre. N’hésitez pas à favoriser au maximum les collaborations locales (actions communes de désobéissance, etc).
  • 29 novembre : la campagne « Stop à l’impunité des multinationales » propose un « vendredi noir pour Amazon », au moment du black Friday (journée dédiée à la célébration de la surconsommation). Attac a proposé à nos partenaires sur les questions climatiques de mener des actions conjointes autour de la cible Amazon : il s’agit maintenant de les organiser.