Plus Jamais ça : Note pour les initiatives locales

, par Collectif

Cadre général

Plus Jamais ça ! est un collectif national né suite à la publication d’une tribune [1] le 27 mars 2019. Depuis, ils se sont concrétisés par une pétition [2] dépassant aujourd’hui les 180 000 signatures, une mobilisation en commun à l’occasion de la fête du 1er mai et par la publication d’un « plan de sortie de crise » le 26 mai : 34 propositions destinées à nourrir le débat public et à évoluer au gré de leur confrontation avec les réalités du terrain.

Nous sommes des organisations différentes, par nos missions, nos cultures, nos histoires et nos modes d’organisation. Conscientes de nos différences, nous ne cherchons pas à fusionner dans une entité collective qui changerait nos identités. Conscientes aussi de nos divergences éventuelles : nous en parlons librement, sans langue de bois, afin de tenter de les dépasser. Mais ce qui nous relie, c’est que nous avons bien davantage de points de convergence. Nous choisissons de travailler en priorité sur ce qui nous rassemble afin de construire un monde meilleur.

Notre objectif est de converger, d’échanger et de créer du rapport de forces en s’appuyant sur nos bases militantes et toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans notre démarche pour construire le monde d’après écologique, féministe et social que nous voulons !

Nous sommes indépendantes des organisations politiques et n’avons pas vocation à les rassembler autour d’un programme ou d’un cadre commun. Par contre, nos travaux et nos revendications mènent à des échanges avec eux.

Importance des initiatives locales

Nos organisations ont construit et proposé un cadre commun revendicatif et de mobilisation, celui-ci est aussi un outil pour construire des initiatives de terrain. Le plan de sortie de crise, décliné en 34 mesures concrètes permet d’initier des débats locaux entre les militant.es de nos différentes organisations. Il n’a pas vocation à rester un texte à lire et discuter entre militantes mais il doit permettre de construire des initiatives sur des sujets locaux : défense d’un service public, lutte contre la fermeture ou pour la relocalisation d’un site de production, etc... Le plan de sortie de crise construit collectivement aura d’autant plus de force et d’impact si les militantes mais aussi les travailleureuses, les jeunes, les retraitées se l’approprient et le complètent par des mesures locales ancrées dans la vie quotidienne de toutes et tous et dans leur travail. 

Selon les besoins et les implantations locales, les discussions et actions communes peuvent permettre de créer des collectifs locaux. Si ceux-ci ne regroupent pas précisément les organisations signataires du plan, l’intérêt reste de croiser les approches entre syndicats, associations et ONG autour de propositions écologiques et sociales. C’est un moyen pour débattre entre militantes d’organisations qui ne se croisent pas toujours sur le terrain et trouver des complémentarités mais aussi confronter les points de vue en dépassant les représentations liées à nos histoires et à nos modes d’organisation forcément différents. 

Dans les mesures d’urgence liées à la crise sanitaire, les axes communs autour de la santé, des transports, de l’alimentation et des services publics semblent aujourd’hui particulièrement pertinents pour engager une démarche commune :

  • Pour réfléchir collectivement à l’organisation du travail, de la production et au cadre de vie en associant largement toutes celles et ceux qui sont concernés et qui pensent qu’il faut les changer en profondeur pour faire face aux crises sanitaires, environnementales et sociales ;
  • Pour proposer des solutions concrètes et porteuses d’espoir ;
  • Pour mener des actions de soutien et participer aux mobilisations et initiatives de terrain.

La création de collectifs « Plus Jamais ça »/ « Urgence Sociale et écologique » est déjà amorcée dans certains départements et les discussions sont, de manière générale, fructueuses.
Elles peuvent même déboucher sur des actions construites localement qui croisent les revendications et les approches : 

  • Des manifestations en faveur de l’hôpital public et du secteur de la santé
  • Distribution de paniers alimentaires au personnel soignant par des paysan.ne.s grâce à la collaboration de la Confédération paysanne, la CGT Santé et le Collectif Jeunes (exemple dans le Rhône)
  • plateforme de financement participatif pour mettre en lien problématiques paysannes et situation des EHPAD... 
  • opposition commune à des grands projets inutiles : entrepôts Amazon, création de nouvelles zones commerciales, aéroports, autoroutes...+ proposition d’alternatives
  • SCIC des Côtes d’Armor

Exemples d’initiatives :

Pensez à informer vos organisations des initiatives locales et des créations éventuelles de collectifs locaux, cela aidera à avoir une visibilité sur l’ensemble du territoire et permettra aussi d’aider à faire le lien si besoin.

Notes

[1Les Amis de la Terre, Attac, CGT, Confédération Paysanne, FSU, Greenpeace, Oxfam, Solidaires, 350.org, ANV-COP 21, Alternatiba, CCFD-Terre Solidaire, CRID, DAL, FIDL, Copernic, Syndicat de la Magistrature, UNEF, UNL.

[2Les organisations suivantes ont apporté leur soutien à la pétition : Action Non-Violente COP 21, Alternatiba, Attac France, CCFD Terre Solidaire, Confédération paysanne, CGT, Convergence nationale des Services Publics, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Copernic, Greenpeace France, les Amis de la Terre France, Oxfam France, Reclaim Finance, Unef, Union syndicale Solidaires, 350.org, Action Aid France, Droit au logement, Femmes Égalité, Fidl, i-buycott, Il est encore temps, Le mouvement, MAN, MNL, Notre affaire à tous, Partager c’est sympa, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, UNL, Utopia