Un mouvement toujours plus populaire contre l’évasion fiscale

mercredi 4 janvier 2017, par Attac France

La lutte contre les paradis fiscaux et judiciaires (PFJ) est un axe majeur d’intervention d’Attac depuis sa création, car les PFJ sont les trous noir de économie mondiale et ruinent toute tentative de mise à pas de la finance. Depuis plusieurs années, nous ciblons particulièrement les banques, qui sont des rouages essentiels dans l’industrie de l’évasion fiscale.

Dans le cadre de notre campagne contre les « Requins », ces banques et multinationales prédatrices, nous avons ainsi obtenu de BNP Paribas qu’elle ferme ses filiales dans les îles Caïmans. Nous ne sommes pas naïfs : cela ne veut pas dire que la BNP Paribas n’est plus active dans les paradis fiscaux. Mais cela montre que notre mobilisation paye : BNP Paribas est sensible à son image de marque à laquelle nos actions portent atteinte. Si nous arrivons à l’atteindre suffisamment, elle est prête à « lâcher » sur certaines de nos revendications. Cela représente un point d’appui pour aller plus loin et contribue à légitimer des modes d’action parfois illégaux, mais qui reçoivent un fort soutien de la population.

En 2015, Attac s’est pleinement engagée dans la campagne de désobéissance civile menée par le collectif des Faucheurs de chaises (avec les Amis de la Terre, ANV-COP 21 et Bizi !) : 40 réquisitions citoyennes de chaises ont eu lieu dans des agences BNP Paribas, HSBC, Société générale, Crédit agricole... Des personnalités aussi dangereuses qu’Edgar Morin, Susan George, Claude Alphandéry ou Robert Guediguian ont recelé une de ces chaises. Pendant la COP 21, un « sommet des 196 chaises » a permis à la société civile d’affirmer que l’argent pour le climat existe et qu’il est dans les paradis fiscaux. Puis les chaises ont été remises à la justice au cours d’une action spectaculaire menée le jour de l’ouverture du procès Cahuzac le 8 février 2016, clôturant ainsi la « saison 1 » des Faucheurs.

Mais BNP Paribas est toujours la banque française la mieux implantée dans les paradis fiscaux. En outre, c’est suite à une plainte déposée par la banque que Jon Palais est poursuivi pour « vol en réunion ». Début novembre 2016, les Faucheurs de chaises se sont donc mobilisés pour une 2e saison qui a déjà donné lieu à plus de 60 actions d’occupation créatives sous le mot d’ordre « Faisons le siège de la BNP ! ». Attac s’est fortement investie pour que le procès de Jon soit transformé en « procès de l’évasion fiscale » et devienne une tribune pour revendiquer la fin de l’impunité fiscale tout en légitimant nos actions de désobéissance civile.

L’action des lanceurs d’alerte est également considérée comme illégale ; elle est pourtant parfaitement légitime et nécessaire. En 2016, Attac s’est mobilisée avec le CCFD - Terre Solidaire, Peuples Solidaires/ActionAid et la Plateforme paradis fiscaux et judiciaire pour soutenir Antoine Deltour et Raphaël Halet, les deux lanceurs d’alerte du scandale « LuxLeaks » et Edouard Perrin, le journaliste qui a révélé l’affaire. Raphael Halet et Antoine Deltour devraient être remerciés et non condamnés. Ce sont les multinationales qui ont bénéficié de ces accords secrets, PwC qui les a rédigés, l’administration fiscale luxembourgeoise qui les a validés, qui devraient être poursuivis.

En 2017, nous voulons aller encore plus loin en construisant un mouvement toujours plus populaire qui fasse le lien entre l’évasion fiscale et le financement des urgences sociales et écologiques. Pour y arriver, nous allons poursuivre nos actions de désobéissance et nous mobiliser aux cotés des acteurs de la lutte contre l’évasion fiscale en France (notamment la Plateforme paradis fiscaux et judiciaire dont Attac est membre) et au niveau international via le réseau Tax Justice Europe et l’alliance globale pour la justice fiscale.

Une semaine internationale d’action #EndTaxHeaven est d’ores et déjà prévue à partir du 3 avril 2017, date anniversaire de la révélation du scandale des « Panama Papers ». Au cours de cette semaine, nous comptons participer à une journée d’action contre la multinationale McDonald’s aux cotés des salariés de la campagne « Fight for $15 » qui réclament de meilleures conditions de travail et dénoncent le fait que la multinationale vend ses hamburgers partout dans le monde mais paye ses impôts essentiellement dans des paradis fiscaux.

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