Starbucks : Y’en a marc de l’évasion fiscale !

lundi 3 juillet 2017, par Attac France

Lundi 3 juillet, 25 militant·e·s d’Attac ont déversé plusieurs centaines de litres de marc de café devant le Starbucks Coffee Opéra à Paris. Cette action symbolique, de dépôt de marc débordant d’un gobelet géant aux couleurs de l’enseigne, visait à dénoncer l’évasion fiscale pratiquée par la multinationale numéro un de la vente de café dans le monde. Starbucks, qui se présente comme société « agissant de façon responsable et respectueuse », piétine ses propres principes en ne réglant pas sa juste part d’impôts dans les pays où elle exerce réellement ses activités.

Une stratégie d’évasion fiscale au goût amer

En 2015, Starbucks a réalisé un chiffre d’affaires de 95 millions d’euros, a déclaré un bénéfice de 728 679 euros en France, mais n’a pas versé un centime d’impôts sur les sociétés au fisc français. Jusqu’à 2015, la filiale française de Starbucks était non imposable car elle accumulait les pertes (45 millions d’euros de pertes cumulées). Grâce à une niche fiscale qui permet de déduire les pertes enregistrées les années précédentes Starbucks France a réussi l’exploit de ne pas payer d’impôts même en étant bénéficiaire.

Pour y arriver, Starbucks a mis en place une stratégie d’évasion fiscale qui consiste à faire payer de multiples redevances à ses filiales. Ces redevances sur la marque, le logo, les recettes de cuisine, l’agencement des magasins, l’ameublement ou le business plan sont versées à une société basée aux Pays-Bas. Ainsi, les enseignes françaises sont rendues artificiellement déficitaires et permettent à Starbucks France ne pas avoir à régler d’impôts sur le territoire français. La filiale néerlandaise de Starbucks bénéficie d’un accord fiscal qui lui a permis de payer très peu d’impôts sur les redevances provenant de toute l’Europe. Starbucks a d’ailleurs été condamnée en 2015 par la Commission européenne à verser une amende de 30 millions d’euros à cause de ces pratiques.

En ayant systématiquement recours à l’évasion fiscale, Starbucks prive les États de ressources essentielles pour le financement des urgences sociales et écologiques. Depuis plusieurs mois, Attac mène des actions partout en France pour que des multinationales comme Apple, BNP Paribas, Ikea, Engie, McDonald’s, Société générale, Starbucks, Total ou Zara rendent l’argent qu’elles ont détourné et qu’elles paient leur juste part d’impôts dans les pays ou elles exercent leurs activités.

Alors que le nouveau gouvernement français veut encore alléger la fiscalité des entreprises, Attac France, dans son rapport « Rendez l’argent » a fait la démonstration qu’il est possible de récupérer près de 200 milliards d’euros en s’attaquant notamment à l’évasion fiscale. Comment ? Par des mesures balisées et crédibles, qui pourraient être mises en œuvre par un gouvernement volontariste et poussé par les citoyen-ne-s, associations, mouvements et syndicats mobilisés en ce sens.

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